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La crise Malienne et la déchéance de la CEDEAO

Publié par NDOLO sur 11 Mars 2013, 22:39pm

Catégories : #Mali cedeao Afrique

La crise Malienne et la déchéance de la CEDEAO

La crise malienne a définitivement décrédibilisé l’institution sous régionale Ouest Africaine, et tend presqu’à en faire de même pour toute l’Afrique. On savait déjà que les intérêts des occidentaux avaient toujours prévalu au sein de cette institution de façon plus ou moins discrète, avec les différentes crises et coups d’état qui ont défrayé la chronique ces dix dernières années. L’imposture de la présidence de Blaise Compaoré (dictateur sanguinaire au pouvoir depuis trois décennies) n’était pas passée inaperçue à l’époque, avec le rôle joué par ce dernier dans la déstabilisation de plusieurs états voisins. Mais avec la crise malienne et surtout depuis le 23 mars 2012, date à laquelle des militaires putschistes ont renversé le président de la république, l’institution sous régionale a brillé de toute son incompétence et s’est mise elle-même dans une situation d’extinction inévitable dans la scène politique Africaine et mondiale.

Rappelons ici qu’il s’agit au Mali initialement d’une rébellion Touareg qui s’allie à des islamistes Djihadistes pour s’emparer d’une partie du territoire du Mali, cette alliance profitera de déconfiture de l’armée malienne - grâce à un ancien Professeur d’anglais reconverti dans l’armée et dénommé Sanogo – pour s’emparer de tout le nord du Mali. L’agression d’un pays membre de la Cedeao, qui avec le peu de souveraineté qui lui reste, n’avait point d’autre choix que de faire appel à l’institution sous régionale.

Au Passage on se souvient qu’un mois après les résultats de l’élection présidentielle d’un autre pays membre de la Cedeao - la Côte d’ivoire, la Cedeao avait appelé à l’usage de la force pour chasser celui qui s’accrochait au pouvoir. Un mois plus tard le commandement de l’Ecomog était constitué et prêt à intervenir en Côte d’ivoire, une demande avait été formulée à L’Onu dans ce sens. Cependant lorsqu’il s’agit d’une double agression d’un pays membre de la Cedeao par des terroristes, on pourrait s’attendre au moins à ce que l’Ecomog bande les Muscles de la même manière et tout aussi vite, puisque des vies humaines étaient en danger, bien au contraire il faudra attendre 2013 deux mois après l’intervention Française pour voir des soldats de la Cedeao se déployer vers le Mali. Un an après le début de la crise malienne, avec des dégâts sans pareil, l’instauration de la Charia avec au passage mutilations et destruction de patrimoine ; la Cedeao s’était réuni au moins une dizaine de fois pour déclencher une opération militaire vers le nord du Mali. Ces incantations faisaient tellement sourire les Djihadistes qu’ils se sont finalement décidés à annexer totalement le Mali. N’eut été l’intervention Française - à laquelle la dignité africaine ne survit qu’à peine – le mali serait aujourd’hui une extension du Qatar. Mais pourquoi donc la Cedeao n’a-t-elle pas transféré le dossier Malien à l’Union Africaine qui est l’institution régionale, chargée de coordonner ce type d’opération ? Faisons également le point sur les soldats présents sur le sol malien :

Selon Une source internationale, les contingents africains atteignent l’effectif de 2 900 hommes avec notamment plus de 500 Nigériens, près de 400 Togolais, près de 200 Nigérians, plus de 150 Burkinabés, une centaine de Béninois et une cinquantaine de Sénégalais, aucun de ces contingents n’étant impliqué dans des combats, car la plupart font de la logistique. Cependant le Tchad à lui seul a déployé 2 000 hommes sur le terrain, qui se battent directement contre les djihadistes avec un succès on ne peut plus satisfaisant. La France a déployé plus de 3000 hommes, certains regrettent que ce ne soit point par altruisme mais plutôt pour veiller sur ses puits d’Uranium. Il est donc facile de constater qu’en fin de compte toutes les troupes combattantes sont essentiellement Hors Cedeao, et qu’à part des discours moribonds la Cedeao n’a fourni que des logisticiens au Mali, La Côte d’ivoire ayant également promis un bataillon logistique de 500 hommes, qui seront basé à Port -bouet.

L’implication du Burkina Faso

Pire encore certaines allégations étayées font état de l’implication du Burkina Faso dans la déstabilisation du Mali, ce pays aurait facilité la livraison d’armes aux Touaregs et aux Islamistes, certains responsables du MNLA s’y étant installés. Il appartient à la Cedeao de diligenter une enquête sur le rôle du Burkina Faso dans cette déstabilisation d’un pays membre, et ensuite prendre des sanctions contre ce dernier, le cas échéant.

Situation de défi vis-à-vis de l’union Africaine

Tout comme lors de la crise ivoirienne, on assiste encore à une défiance de La Cedeao vis-à-vis de l’union Africaine, Certains pays tels que l’Angola et l’Afrique du sud auraient souhaité que le dossier malien soit confié à l’union Africaine pour ensuite coordonner le déploiement d’une force africaine appuyé par une puissance, mais au lieu de cela les chefs de l’état ouest Africain ont préféré faire appel à la France. A l’heure ou des soldats Africains défendent l’intégrité territoriale du Mali, la Cedeao peine à se réveiller, elle ose même demander une mobilisation financière – dont on sait qu’elle sera détournée – pour assurer la continuité du déploiement de ce qu’il reste de l’écomog.

Montée d’un intellectualisme sans profondeur vis-à-vis de la Crise Malienne

Certaines voix se sont élevées pour dénoncer l’intervention Française au Mali, il fallait bien que quelqu’un intervienne pour stopper les terroristes venus du Qatar, il se trouve que la France qui risquait ses puits d’uranium, a eu une réaction plus sérieuse que la Cédeao qui avait le droit et devoir de protéger l’état de droit et la souveraineté Malienne. Certains intellectuels ont préféré s’enfermer dans leur gauchisme et dénoncer plutôt une attaque capitaliste, pendant que certains maliens perdaient des bras et des jambes. C’est ainsi que, toute honte bue, le président Malien – ou celui qui regarde le palais présidentiel sans aucun pouvoir – a décidé que valait mieux risquer une recolonisation par la France qu’une Charia aussi brutale que la passivité de la Cedeao.

Il est temps que la Cedeao disparaisse tout simplement.

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